À l’image du film Le grand blond avec une chaussure noire, bien connu des membres de la génération Aroundfifties, tout le monde espionne tout le monde dans le petit du monde du renseignement. On le savait déjà pour la NSA (États-Unis) ou le GCHQ (Angleterre), mais toujours grâce à Monsieur Snowden, on l’apprend aujourd’hui pour le BND (Allemagne), la DGSE (France) et le CNI (Espagne). Avec un peu de chance la lisibilité de ce blog doit être largement supérieure aux statistiques compilées par Word Press.
Si l’indignation ressenti par les chefs d’Etats écouté(e)s dans leurs conversations téléphoniques pouvait leurs faire prendre conscience qu’il n’est pas plus agréable pour n’importe quel citoyen de savoir sa vie privée potentiellement dévoilée à un appareil d’état, fut il le sien. Car ce qui est nouveau depuis les aventures de Pierre Richard sur le grand écran, c’est que les écoutes sont systématiques, et ne ciblent pas un danger potentiel pour l’état. Ne pouvant, comme les précogs de la nouvelle Minority Report, de Philip K. Dick, prévoir qui allait commettre un crime, les services de renseignements espionnent tous les citoyens à titre préventif.
On se demande ce qu’attend le gouvernement des États-Unis pour apporter les preuves des attentas qu’il prétend avoir déjoué à l’aide de cet espionnage industriel. Il est certain que les vies qui auraient pu être sauvées à cette occasion pèseront lourds dans le débat naissant. Les ceintures de sécurités, unanimement acceptées maintenant, n’ont elles pas réduites de manières flagrantes les morts sur les routes, au prix d’une (petite) perte de notre liberté individuelle.
Il est seulement inacceptable que ce débat n’existe que grâce à l’initiative d’un seul homme, Edward Snowden. Ses collègues et supérieurs seraient-ils trop occupés à épier l’humanité qu’ils ne se posent même pas la question de son utilité ? Trop occupé non plus pour laisser un jeune homme d’à peine 30 ans, employé d’une firme privée (seulement prestataire du gouvernement américain rappelons le) compiler et dévoiler, seul, une telle masse d’informations classées Secret Défense ? Et si Monsieur Snowden avait été un terroriste ?
Matt King